mercredi 23 janvier 2013

L'écrivain Louis Calaferte

        <<<< Louis Calaferte le lyonnais 14/07/1928 - 02/05/1994 >>>>
          <<<< Prix Ibsen 1978 et Grand prix national des lettres 1992 >>>>
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Même si Louis Calaferte est né à Turin en Italie et mort à Blaisy-Bas près de Dijon où il s’était retiré a la fin de sa vie, il reste lyonnais dans l’âme, Lyon représentant le vecteur de ses souvenirs et de sa formation d’écrivain, de son évolution littéraire qu’il évoque dans son livre d’interviews « L’Aventure intérieure ». [1] Dans « Petite suite lyonnaise », il écrit qu’ « être lyonnais n’est pas une citoyenneté, c’est un état d’être (et) Lyon n’a pour moi d’agrément qu’à la saison de son âme, de la période qui précède immédiatement l’automne à celle qui précède immédiatement le printemps. » [2]
 
Selon lui, le lyonnais ressemble à une mosaïque aux sentiments mêlés, discret, modeste, sceptique, assez frondeur tout en penchant pour le conservatisme. Il peut flâner durant tout un après-midi dans les rues du centre ville ou s’attabler longuement dans un grand café « pour continuer à flâner par la pensée en soupesant ses semblables du regard. » Sa prime jeunesse, c’est d’abord la "zone" que connaissent souvent les familles immigrées, une vie difficile qu’il racontera dans ses premiers romans Requiem ds innocents en 1952 et Partage des vivants l'année suivante, des romans écrits sans concessions dans un style parfois rugueux, ce qui lui vaudra parfois des désagréments comme l'interdiction de son roman Septentrion en 1963.

Son quartier, c’est un quartier préservé du 3ème arrondissement qu’on appelle Montchat, où habitait à la même époque l’écrivain Jean Reverzy. Il raconte cette époque dans sa biographie, [3] y égrenant ses souvenirs d’enfance : « J’étais assis dans le 24, Cordeliers-Vinatier. Je revenais à mon point de départ : Place Henri, Lyon, 3ème arrondissement… je me sentais enfin chez moi, en sécurité, à l’abri, au bien-être. Les soirs de trop gros cafard, j’avais fait, les yeux fermés, mille et mille fois ce petit trajet entre la place Henri et la rue Roux-Soignat où ma chère Guite m’attendait toujours. » Pourtant, reconnaît-il, « il n’y a ni curiosités ni monuments, ça n’attire pas et à partir de neuf heures du soir, c’est… assoupi et tranquille. »

tumb Bibliothèque Louis Calaferte à Mornant

Nostalgie d’un passé qui n’a pas toujours été à la mesure de ses rêves, quand à treize ans, abandonnant l’école après le certificat d'études, il commence comme garçon de courses dans une entreprise textile, puis manœuvre dans une usine de piles électriques. De sa jeunesse pendant la guerre, de l'occupation allemande il tirera un récit intitulé simplement C'est la Guerre, livre souvenirs qui éclaire crûment la réalité de l'époque.
Il écrira longtemps après «  Voilà Lyon, pour moi. Quand je suis depuis trop longtemps à l’étranger, c’est à ce minuscule point de la terre que je pense, tout seul, avec des kilos de mélancolie bien aigre dans le cœur. Ma plaie secrète. »

En 1956, après avoir 'taté' de Paris, faisant de la figuration au Théâtre de l'Odéon et écrivant ses premières pièces, Louis Calaferte va s'installer à Mornant, village situé au sud-ouest dans la grande banlieue lyonnaise, où il mettra cinq longues années de doutes et de tâtonnements intérieurs à écrire Septentrion tout en étant, à partir de 1974, producteur-animateur à Radio-Lyon puis à la télévision (à l'ORTF puis à FR3).

Peu avant sa mort en 1994, il adresse à son ami Jean-Pierre Miquel, administrateur général de la Comédie française, ce texte en forme de haïku : [4] 
"Je suis au coin de l'âtre Vous êtes au théâtre Jean-Pierre et le temps passe Mais sans trop que s'effacent A l'âtre ou au théâtre L'amitié et ses traces."

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Repères bibliographiques

  • "Silex", poèmes de Louis Calaferte illustrés par Truphémus. Éditions "Les sillons du temps ", 1991
  • "L’Aventure intérieure'"", entretiens avec Jean-Pierre Pauty, éditions Julliard, 1994
  • "Carnets", 16 tomes de ses carnets actuellement publiés entre 1980 et 2010, couvrant la période entre 1956 et sa mort en 1994
  • "Septentrion", 1963, éditions Denoël, 1984, éditeur Folio n°2142 en 1990, Gallimard, isbn 2-07-038227-3
  • "La Mécanique des femmes", éditions Gallimard,collection L'Arpenteur, 1992, isbn 2070388638
tumb     Le théâtre de Calaferte

Autres fiches à consulter :
* Quelques écrivains dans "Rhône-Alpes" : Maurice Scève, Louise Labé, Roger Vailland, Bernard Clavel
* Ma fiche intitulée Calaferte Maître Faust 

Références
  1. ↑ "L’Aventure intérieure", séries d’entretiens avec Jean-Pierre Pauty, éditions Julliard, 1994
  2. ↑ "Petite suite lyonnaise", Grandes largeurs, printemps-été 1984, éditions Le Tout pour le tout, 1984
  3. ↑ "Lyon 3ème arrondissement, Lyon a 2000 ans ", 1957
  4. ↑ Texte repris et publié dans l'express le 25 avril 1996
  <><><> CJB Frachet, Feyzin, 10 février 2012- <><> © • cjb • © ••• <><><>  

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