lundi 3 février 2014

Italo Calvino La spéculation immobilière

<< La spéculation immobilière par Italo Calvino (1923-1985) •  >>
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1- Repères sur l'écrivain

Italo Calvino est d'abord connu comme un écrivain à la verve d'une ironie mordante d'un humour féroce qui s'est surtout exprimée dans des œuvres comme Le baron perché ou Le chevaler inexistant. Il est aussi considéré comme un théoricien de la littérature et  un écrivain réaliste comme dans ce roman La spéculation immobilière.
 
S'il sait manier l'allégie et le fantastique, il n'a jamais renié la littérature populaire comme dans son recueil de nouvelles Marcovaldo écrit entre 1958 et 1963, partant de la vie d'un manœuvre sur cinq années, qui autrefois vivait à la campagne et a dû s'exiler vers la grande ville pour satisfaire aux besoins de sa famille. Il s'est également intéressé aux techniques stylistiques, ayant en particulier participé aux recherches formelles du groupe littéraire l'OuLIPo (Ouvroir de littérature poentielle), mouvement qui se proposait de jouer avec le structure des mots et des phrases.
 
D'Italo Calvino, Roland Barthes disait : « Dans l’art de Calvino et dans ce qui transparaît de l’homme en ce qu’il écrit, il y a – employons le mot ancien, c’est un mot du dix-huitième siècle – une sensibilité. On pourrait dire aussi une humanité, je dirais presque une bonté, si le mot n’était pas trop lourd à porter : c’est-à-dire qu’il y a, à tout instant, dans les notations, une ironie qui n’est jamais blessante, jamais agressive, une distance, un sourire, une sympathie. »

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2- La spéculation immobilière

La famille Anfossi, les deux frères et la mère, sont obligés de vendre une parcelle de terrain pour pouvoir régler les taxes sur l’héritage paternel. Transaction qui semble simple sur cette Riviera alors en plein "boom immobilier. Mais l'occasion est trop belle pour ne pas tenter une petite spéculation sur les deux terrains attenants et louer les appartements qui devraient leur revenir. Mais s'associer avec un entrepreneur en bâtiments n'est pas sans dangers et le piège va peu à peu se refermer sur les Anfossi, trop naïfs pour le roublard entrepreneur Caisotti, selon l'adage "tel est pris qui croyait prendre", une trame dramatique traitée sous forme de "Commedia dell’arte" et le recul de l'écrivain sur l'évolution de la société italienne de l'après-guerre.
 
Le boom immobilier dans la région de San Remo, la Riviera italienne, San ne touche pas seulement les grands centres de décision immobiliers mais aussi les petits propriétaires terriens, paysans, membres de la bourgeoisie locale, fascinés par l'essor économiques, la spéculation immobilière de l'après-guerre. Elle modifie profondément les rapports sociaux de ces catégories dont les jardins, les terres viabilisées prennent soudain de la valeur, favorisant méfiance et spéculation, comme si la hausse des valeurs immobilières impliquaient un abaissement des valeurs morales.
 
Les frères Quinto et Ampelio Anfossi sont de ceux-là, représentants de la petite bourgeoisie coincés entre âpreté au gain et le désir de conserver leurs conditions d'existence. Derrière eux se profile toute une nébuleuse d'avocats, notaires, architectes, toutes ces professions qui tournent autour de l'immobilier et bénéficient du système comme l'avocat Canal ou l'architecte Enricon Tavagliu. Il y faut aussi des boucs-émissaires comme ce petit entrepreneur Pietro Caisotti, malin et roublard, à l'aise dans les rouages du système certes, mais sans envergure, coincé entre ses affaires, ses combines et les arcanes de la règlementation.

3- Sélection bibliographique

- La spéculation immobilière, éditions Le Seuil, avril 1956- juillet 1957, traduction Jean-Paul Manganaro, 1990, isbn 2-02-012120-4, première édition dans "Botteghe oscure", 1957, réédité sous le titre "La speculazione edilizia", Giulio Einaudi, 1990
 
- Le baron perché, éditions Le Seuil, collection Point-roman, 1960
- Le chevalier inexistant, éditions Le Seuil, collection Point-roman, 1962
- La machine littérature, éditions Le Seuil, collection Point-roman, 1984
- Le vicomte pourfendu, éditions Le Seuil, collection Point-roman, 1982

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