Philippe Gabilliet

Repères biographiques
Philippe Gabilliet, né à Bordeaux en 1958, est Docteur en Sciences de Gestion, diplômé de 3ème cycle en Analyse Politique Approfondie et Diplômé de Sciences-Po Bordeaux. 
Professeur associé en comportement organisationnel à ESCP Europe depuis 1995. Il intervient dans des domaines aussi divers que la prospective managériale, le développement du leadership ainsi que le management interculturel, et enseigne aussi au CNAM (Conservatoire National des Arts et Métiers, Paris), ou à HEC de Genève. Il intervient également en formation continue dans des programmes de spécialisation comme "Diriger et Motiver", "Manager et Coach" ou "Profession Manager".

Il est l'auteur, a écrit et adapté différents ouvrages en management et développement professionnel, parmi lesquels :
  • Comportements organisationnels, Pearson Education, 2006 (traduit et adapté de Robbins & Judge, Organizational Behaviour)
  • Management : l’essentiel des concepts et des pratiques, Pearson Education, 2004 (traduit et adapté de Robbins & DeCenzo, Fundamentals of Management)
  • Savoir anticiper : les outils pour maîtriser son futur, ESF Editeur, 1999.
  • Se former soi-même. Les outils de l’autoformation, ESF Editeur, 1997.
      

L'éloge de l'optimisme
« C'est finalement au plus fort de l'hiver que j'ai compris qu'il existait en moi un invincible printemps. »    Albert Camus

Philippe Gabillet se penche sur cette contradiction apparente de l'esprit français qui est fort pessimiste au niveau collectif et très optimiste pour ce qui concerne sa sphère privée. Les médias concourent beaucoup à maintenir cette situation, qui parlent volontiers de morosité, de renoncement, de cynisme, à propager l'idée que la situation se détériore, que le passé quelque part, était "mieux".  Les médecins et psychologues ont pourtant bien montré que l'optimisme possède par lui-même la vertu de contribuer à la joie de vivre, à soutenir notre énergie vitale, ses répercussions sur la santé et notre relation à autrui.  

Mais il ne faut pas confondre optimisme et candeur ou naïveté. Cette aptitude intellectuelle possède ses propres impératifs qu'il vaut mieux connaître, en saisir la nature profonde et la façon dont il fonctionne pour devenir le vecteur d'événements positifs et porteurs de nouvelles opportunités nouvelles.
Pour lui, les plus optimistes apparaissent plutôt comme des "machines à fabriquer de la chance", mécanisme qui se structure autour des trois éléments fondamentaux.

1 - La mise en condition

La première condition consiste à se sentir prêt psychologiquement à exploiter toutes les opportunités qui pourraient se présenter, chaque événement étant potentiellement un germe d'espoir, de possibilités d'utilisation favorables que chacun peut se construire intérieurement. L'important est de se projeter dans l'avenir, de développer des scénarios qui activent un esprit qui dont imaginer, trouver des solutions, élaborer des stratégies. Cette démarche permet de s'approprier des projets, de détecter les
circonstances favorables et de donner du corps à ses objectifs.

  Symbole de la chance

 

2 - Rester constamment à l'écoute

Saisir la chance signifie d'abord évaluer la qualité du potentiel des situations rencontrées, rester l'esprit en éveil et exercer au maximum sa curiosité personnelle. L'optimisme, c'est d'abord une ouverture d'esprit qui analyse, suppute des possibilités qui ne reproduiront peut-être plus, une attention qui repose justement sur une curiosité a priori.

Cette attitude n'est pas seulement un mode de concentration -les pessimistes aussi savent s'impliquer et se concentrer- c'est une aptitude  qui s'acquière au fil des années et devient de ce fait une seconde nature.


 

3- Éviter de rester isolé

 L'ouverture au monde, c'est aussi l'ouverture aux autres. Saisir sa chance, c'est aussi discuter, échanger des informations, confronter ses expériences et ses espoirs, savoir susciter des rencontres avec des gens qui ont des approches différents, qui ne pensent pas comme vous et dont, cependant, vous pourrez apprendre beaucoup.

Les opportunités sont rarement le fait du hasard et attendre ses bons effets supposés peut durer longtemps voire ne jamais se produire et vivre en réseau, branché sur son environnement permet de mettre en oeuvre un système permanent qu'on appelle souvent système "d'échange de valeur perçue et d'utilité", tant il est vrai qu'avoir de la chance tout seul est rarement un comportement opérationnel et que pour recevoir des autres, il faut aussi savoir leur donner, réaliser l'interaction nécessaire entre tous les membres du réseau.

La chance perçue dans ce sens n'a rien à voir avec des jeux de hasard ou un bonus donnée à la naissance comme un privilège, mais fonctionne comme une interaction entre des besoins, des affinités, des rencontres fortuites, tout un faisceau de réciprocités qui crée la richesse des échanges et développe les opportunités.

Aussi, atteindre ses objectifs de vie, consiste à aider tous ceux avec qui on est lié, à les aider à atteindre leurs buts dans l'existence en acceptant de diffuser son savoir, ne pas avoir peur d'échanger, de faire  circuler les informations, de mettre en relation et de créer du lien social, tant est importante aussi dans cet ensemble la relation humaine.
  << Christian Broussas – Ph. Gabilliet - 6 mai 2013 << • © cjb © • >>