dimanche 23 février 2014

Tatiana de Rosnay A l'encre russe

Référence : Tatiana de Rosnay, "A l'encre russe", éditions Héloïse d'Ormesson, 348 pages, mars 2013


Un écrivain respecté et très connu Nicolas Duhamel, alias Nicolas Kolt, part faire un petit séjour dans un palace italien sur la côte toscane avec sa dernière conquête, trois jours de rêve au Gallo Nero, un palace aux subtiles senteurs, « la cannelle et le soleil, le citron et la lavande. » 

Nicolas Kolt -Duhamel passe sa vie à vérifier son profil Facebook, prétentieux et enfant gâté; «Le succès lui a tourné la tête » commente l'auteure dans une interview, repensant sans doute aussi à sa propre expérience après la publication en 2007 de son roman "Elle s'appelait Sarah" qui lui valut ce qu'elle appelle « l'ouragan du succès. »
 
Mais l'attend un autre rendez-vous, avec lui-même, hors de la reconnaissance et du succès qui cachaient l'essentiel, sans fard quand les apparences s'effacent; un homme en quête de rédemption face à la mer qui lui renvoie son reflet, une mer où a disparu son père. [1]

Il a découvert à vingt-quatre ans, lors du renouvellement de son passeport, qu'il  n’est pas le fils de Lionel Duhamel mais d'un certain Koltchine, un nom aux résonances slaves. Pour savoir ce qui se cache derrière ce secret bien gardé, il est parti pour Saint-Petersbourg à la recherche de ses racines. [2] Mais le passé est chose fuyante qui rattrape souvent ceux qui veulent le mettre à nu.

On sent bien que ce Nicolas est mal dans sa peau -malgré et à cause de sa réussite- qu'il voudrait quitter sa peau de produit très habilement promu et "marketé" pour être reconnu comme un véritable écrivain. Mais quid de sa définition ?

Le point de départ de ce livre, explique-t-elle, est issu de sa propre expérience, « il m’a fallu cinq mois pour prouver que j’étais française. Ma grand-mère maternelle est russe, mon grand-père est français, né à l'Ile Maurice,  ma mère est anglaise. Selon la nouvelle loi, toute personne née en France de parents français, mais nés à l’étranger, doit prouver sa nationalité. »

Mais elle n'en dira guère plus sur les événements biographiques qui sous-tendent s progression narrative car précise-t-elle, « On ne peut pas tout dire dans un livre. Il y a le chemin du livre, des événements qui l'éclairent, sans être forcément dedans. Est-ce qu’on doit dire comment on fait, comment on écrit, les recettes de notre cuisine interne? Je ne sais pas. Pas sûr. Ouvrez le four et le soufflé se dégonfle. » [3]
 
Notes et références
[1] En fait, c'est son oncle Arnaud qui  a disparu en mer de Chine en 1984.
[2] Elle-même s'est effectivement rendue à Saint-Pétersbourg en Russie où elle a rencontré sa famille russe.
[3] « Ce n'est pas mon histoire mais je reconnais que j'ai beaucoup brouillé les pistes »confie-t-elle à Auféminin.com

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