Référence
: Marguerite Yourcenar, "La Couronne et la Lyre", éditions Gallimard, 480 pages, 1979

Ce gros volume qui paraît en 1979, est une anthologie de quelque cent dix poètes du VIIè siècle avant Jésus-Christ au règne de l'empereur Justinien (vers 520) constituée pour la plus grande partie, à l'époque de la rédaction des Mémoires d'Hadrien entre 1948 et 1951.

« Les traductions de poèmes grecs anciens qu'on va lire ont été composées en grande partie pour mon plaisir, au sens strict du mot, c'est-à-dire sans aucun souci de publication » précise-t-elle dans son introduction. [1]
 
Elle en profite pour présenter la palette de ses choix et explique sa conception de la traduction. « Il n'y a  certes de bonne traduction que fidèle, mais il en est des traductions comme des femmes : la fidélité, sans autres vertus, ne suffit pas à les rendre supportables. Sauf les traductions juxtalinéaires, les plus utiles peut-être, qui nous renseignent d'un coup d'oeil sur les différences de structure entre deux langages, nulle bonne traduction en prose n'est jamais littérale : l'ordre des mots, la grammaire, la syntaxe, sans parler du tact du traducteur, s'y opposent (...) Qui de nos jours, traduit en vers risque chez nous de passer pour un retardataire ou pour un fantaisiste. »

          

Certains lui reprocheront ses positions, faisant remarquer qu'il faudrait plutôt parler d'adaptations que de traductions. Un spécialiste comme Constantin Dimaras, qui a participé à la traduction des textes de Constantin Cavafy, [2] en a fait l'expérience à cette occasion. Pour lui, elle n'avait aucun sens de ce que doit être une traduction.Elle amendait très volontiers et très consciemment les textes, marquant sa volonté d'une phrase sans réplique possible : « C'est mieux ainsi. »

Elle conclut en ce sens, se référent, pour asseoir son argumentation, à une pratique très ancienne  : « En traduisant ces poèmes, ou fragments de poèmes, ma démarche ne différait en rien de celle des peintres d'autrefois, dessinant d'après l'antique ou brossant une esquisse d'après des peintures de maîtres antérieurs à eux, pour mieux se pénétrer des secrets de leur art... »

Principales présentations dans des revues
 - " Trois épigrammes de Callimaque ", La Flûte Enchantée. Cahiers d’art poétique, n° 2, 1954, p. 36.
- " Quelques épigrammistes de l’époque alexandrine", La Nouvelle Revue Française, 167, 1er nov. 1966, p. 949-960.
- " Aux Abeilles (Zonas de Sardes) ", La Gazette Apicole, noël 1967, p. 285.
- " Épigrammes byzantines d’inspiration chrétienne ", Ecclésia, 237, déc. 1968, p. 53-58.
- " CL ", Arion, 4, hiv. 1969, p. 525-530.
- " Palladas ", La Nouvelle Revue Française, 199, 14 juil. 1969, p. 66-73.
- " Animaux vus par un poète grec ", La Revue de Paris, 77, 2, fév. 1970, p. 7-11.
- " Empédocle d’Agrigente ", La Revue Générale Belge, 106, 1, janv.1970, p. 31-46.
- " Trois poètes du Bas-Empire"», L’VII  (Bruxelles), 29, mai 1970, p. 89-107 (avec Rufin, un petit maître de l’épigramme érotique grecque - Agathias le scholastique - Paul le silentiaire).



Notes et références
[1] Préface à La Couronne et la lyre, poèmes "traduits" du grec, pages 9-40
[2] Voir Présentation critique de Constantin Cavafy 1863-1933 suivie d'une traductipn de ses poèmes par Marguerite Yourcenar et Constantin Dimaras, 1958 mise à jour en 1978

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